La Mazet et le Cosmos

Le peuple de Nîmes avait pour habitude de quitter, le weekend venu, le bas des collines où se situe le centre ville pour les collines (il y en a sept comme à Rome) où de grand-père en fils et petit-fils, de brique en brique, de pierre blanche en pierre blanche, ils avaient construit ce que l'on a ici coutume d'appeler "un Mazet". Là, comme isolés du monde, le ciel de nuit semble si prés que l'on y enveloppe ses rêves et son silence, on y respire pus fraîchement que l'air épais de la ville ne le permet. Là, donc, les amis, la famille, les gens de passage y rejoignaient la communauté d'exilés volontaires de la fin de semaine et c'est un partage du langage, du vin et des légumes grillés qui s'y déroulaient. J'ai vécu, il y a peu , le même instant. Celui-ci m'a paru tellement hors du temps que j'avais envie de mentionner cette anecdote. Car la nuit venu, dans le jardin sec du mazet la tête touche le cosmos et l'intime devient, dans l'illusion de l'été, l'universel.