Sunday 10 October 2010

Le superficiel et la profondeur




Saint-Tropez est un théâtre de vanité. Celui qui ne plisse pas son regard ne verra qu'un bal funeste de désirs et d'esquives mais celui qui saura plisser et incliner son regard comprendra que se joue devant lui le théâtre du monde, le langage qui court après un impossible sens, le langage qui se fait matière et perd son oralité, on y est pour se voir et se savoir vu, l'existence brève sur ce long quai comme une courte carrière de comédien mais ce qui se donne ici à voir est bien plus réel que l'on veut bien le croire. Car dans le superficiel se love l'universel, Marcel Proust aurait sans doute écrit sur ces élégantes décadences qui parlent haur à ce que nous sommes. Et nul ne peut juger si cela est bien ou mal, cela "est". Nous devons l'admettre, comme une promenade dans les rues de Saint-Tropez nos vies humaines sont un théâtre d'ombres. Sublimes et dérisoires.

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