Une monarchie républicaine II.

La révolution française m'a longtemps semblé être un fait historique garant de notre patrimoine démocratique et culturel, je dis longtemps car cette idée en moi a disparu. Et plus encore sans doute: j'ai changé d'opinion: je pense avec davantage de recul que, outre le bain de sang, outre l'injuste et sordide sacrifice d'Hommes; de Femmes, de Roi et de Reine, elle fut le deuil irrémédiable de notre vision spirituelle du Citoyen, c'est à dire de l'Homme dans la société, le réduisant factuellement à ses actes, son patronyme et ses utilités. En effet la laïcité républicaine a ouvert la voie à une société positiviste tenant en haine toute idée de transcendance mais aussi de civilisation judéo-chrétienne. Aujourd'hui nul besoin de réfléchir pour comprendre que les barbaries religieuses d'aujourd'hui s'insinuent là où nous avons nous-mêmes laissé la friche s'installer, en définitive la laïcité française n'est pas un néant vierge mais un espace vide à remplir, remplissage dont se sont emparés d'autres esprits bien éloignés de la laïcité. Cela est le premier point. Le second, c'est cet argument sur lequel la révolution s'est construite: l'abolition des privilèges...A bien y regarder ont-ils disparu ? Nos élites ne se réservent-elles plus le bénéfice matériel ou idéologique ? Les décisions sont-elles réellement partagées ? Allons bon, cela est risible et sans tomber dans le populisme la république n'existe pas concrètement. Elle est morcelée, elle existe en bribes, en miettes, dans certains cas, pas pour tous, parfois, cela dépend...Le président français, je dis bien quel qu'il soit, use et abuse de son pouvoir "monarchique" dans sa mise en concurence des hommes et femmes de sa cour, dans la mise en scène de lui-même etc...La république est monarchique ! Elle est donc bancale. Amis Français, vous qui regardez la monarchie parlementaire Britannique avec condescendance, réflechissez-y davantage...