Une Grippe fort opportune,

Je méprise la modernité. Un long cortège de vie sous plastique, une négation de la mort, de la maladie et inversement une avidité pour le morbide. Les médias et les gouvernements ont trouvé le marteau pour enfoncer la peur des nouveaux temps: ce marteau, c'est la grippe A. Et soudainement le mot crise, lui-même habilement et théâtralement utilisé, a disparu, volatilisé, démembré, en pièces. Voilà maintenant le spectacle médiatique a une nouvelle tête d'affiche, brandissant la peur de chacun, au pas ne nos portes, tremble citoyen, ton avenir incertain, ton virus potentiel, ton vaccin salvateur, non, ton vaccin peut-être dangereux, une litanie d'informations se niant les unes les autres, se noyant réciproquement dans le délire incandescent d'une société hystérique. Alors voilà, je préfère afficher mon mépris de tout cela, mais ausi ma peur car le vrai virus c'est l'information qui a muté en spectacle. Honte à cela !