Sunday 6 December 2009

Un écrivain n'est pas "une chose"

L'idée du président français de tranférer le corps d'Albert Camus au Panthéon est une idéé qui, malheureusement, est une terrible métaphore du monde dans le quel nous vivons: la "chosification" des êtres. C'est à dire une valeur objectivement matérielle de l'être, de son nom ou de sa notoriété. L'Homme lui-même, celui qui dans l'intimité de son être décida de reposer en un lieu qui lui appartient, celui-là n'existe pas ou dumoins celui-là n'est pas pris en considération. Le Président commet une confusion: le Panthéon n'est pas une collection de réussites littéraires, le Panthéon n'est pas une boutique des âmes nationales. Il ne perçoit pas que le seul vrai Panthéon est celui des idées intemporelles et sans véritables lieux identifiables. Il n'est pas une "chose" que l'on s'approprie ou non. Pour percevoir cela il faut voir au-delà de la société matérielle et superficielle de la collection de biens, d'objets qui, déposés les uns à côté des autres formeraient la gallerie illusoire de "l'esprit français". Non, ce n'est pas comme cela qu'une âme nationale fonctionne, elle ne s'achète pas, ne se transfère pas car Camus fait déjà partie du Panthéon depuis son cimetière de Lourmarin. Ne pas comprendre cet état de fait est un contre-sens me semble-t-il.


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